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Le World Sarcoma Network

La Fondation Synergie Lyon Cancer accueille le World Sarcoma Network (WSN) : ce réseau international facilite la mise en œuvre des projets de recherche sur les sarcomes, des maladies cancéreuses rares. 

«Le WSN a la volonté de conserver sa structure légère et réactive tout en étant capable d’accueillir des projets et des financements dans un contexte acceptable pour nos financeurs. La fondation Synergie Lyon Cancer constitue un réceptacle idéal pour le WSN. C’est une entité bien visible dont le modèle organisant et structurant pour les programmes nationaux et internationaux de recherche correspond au nôtre. WSN bénéficie de ce que Synergie Lyon Cancer a mis en place et peut continuer à travailler efficacement avec la même légèreté » Pr Jean-Yves Blay, directeur du Centre Léon Bérard, fondateur du WSN et membre du Conseil d’Administration de Synergie Lyon Cancer.

« La recherche sur le sarcome est forte au niveau lyonnais et le Pr J.Y. Blay est une personnalité mondialement reconnue. Le WSN a pu se construire rapidement grâce à un financement obtenu par le CLB de la part des cancéropôles. Aujourd’hui, le réseau est fonctionnel. Il est tout à fait légitime qu’il soit porté par le SLC, dont l’une des missions principales, énoncées dès la mise en place de son projet, est de structurer des outils au service de la recherche et du patient ». Marina Rousseau-Tsangaris, trésorière de Synergie Lyon Cancer.

Pourquoi un réseau international de recherche sur les sarcomes?

Les sarcomes sont des cancers rares (environ 0,5 cas pour 100 000 personnes/an), mais de caractéristiques moléculaires diverses et nombreuses (plus de 150). Le recrutement de patients dans des essais cliniques dédiés aux sarcomes est donc difficile pour des équipes de recherches, même si elles se regroupent. Les difficultés augmentent d’autant plus si le sarcome étudié ne fait pas partie des 10 sarcomes les plus fréquents – tumeur stromale gastro-intestinale (GIST), léïomyosarcome, ostéosarcome, sarcome synovial, etc.

Pour pouvoir se faire, la recherche sur les sarcomes rares doit donc bénéficier d’une approche « intergroupes » globale et systématisée. 

Le World Sarcoma Network (WSN) a été créé pour favoriser et accélérer le développement de médicaments contre les sarcomes et permettre la réalisation d’études cliniques qui ne pourraient être entreprises à un niveau national. Pour cela, il se positionne en tant que : 

•    plateforme de communication entre les groupes de recherche clinique sur le sarcome où qu’ils soient, partout dans le monde 
•    facilitateur de collaborations dans la mise en place des essais cliniques.

Le site Web du World Sarcoma Network (en anglais)

Le projet de création du Réseau Mondial des Sarcomes - World Sarcoma Network (WSN) est né de la volonté du Pr. Jean-Yves Blay et de l’implication des leaders d’opinion mondiaux associés au Réseau d’Excellence Conticanet*. En 2009, le WSN a été créé avec le soutien des experts européens des sarcomes.

L’effort collaboratif initié par le Pr. Blay et financé par la Région Rhône-Alpes a permis de réunir les leaders d’opinion d’Europe et d’autres régions du monde comme l’Amérique du Nord, l’Australie et l’Asie. A ce jour, un collège de 25 experts de 11 nations différentes définit et conduit les activités du WSN.

* Lancé en 2006, le réseau Conticanet regroupe des centres de lutte contre le cancer, des hôpitaux, des industriels et des associations de patients européens reconnus pour leur expertise et leurs connaissances dans le diagnostic, la recherche et la prise en charge des sarcomes chez l’adulte et l’enfant.

 

Le WSN se donne pour missions : 

•    de rassembler l'ensemble des groupes de recherche clinique et translationnelle sur les sarcomes.
•    de développer et promouvoir une liste des études cliniques clés,
•    d’améliorer la visibilité de pathologies spécifiques auprès de l'industrie pharmaceutique.
•    d’optimiser l'utilisation des fonds de l'industrie pour des essais cliniques clés.

Il a notamment pour buts : 

•    d’optimiser les interactions afin de faciliter l'activation d’études multicentriques, 
•    de développer des protocoles pour les différents sous-types de sarcomes.
•    de développer un ensemble de protocoles d’utilisation de thérapies ciblées pour des entités nosologiques de sarcomes bien caractérisées.
•    de faciliter la formation des futurs acteurs de la recherche clinique,
•    d’améliorer la collaboration avec les associations et les réseaux d'associations de patients.

 

Etudes académiques

•    Etudes jumelles PVNS (pigmented villonodular synovitis), J-Y Blay, CLB, Lyon, France et A-J Wagner, Dana Farber Cancer Institute, Massachussetts, Etats-Unis : Etude sur les traitements de la synovite villonodulaire pigmentée.
•    International Sarcoma Kindred Study (ISKS,) D. Thomas, M. Ballinger : Etude sur les facteurs héréditaires du développement des sarcomes.

Etudes industrielles

•    Tumeurs à cellules épithélioïdes périvasculaires et BEZ235 (J-Y Blay) 
•    Nutlins, liposarcomes bien différenciés et RG7112 (suivi de J-Y Blay) 
•    Cediranib dans le sarcome alvéolaire des tissus mous (I. Judson) 

Collaborations National Cancer Institute (NCI) - European Organisation for Research and Treatment of Cancer (EORTC) 

•    Thérapie adjuvante dans les leiomyosarcomes avec récepteurs hormonaux positifs (EORTC)
•    Sarcomes utérins indifférenciés de haut grade (I. Ray-Coquard) 

EuroSARC (European Clinical trials in Rare Sarcomas

•    EORTC 62092 : radiothérapie préopératoire dans les sarcomes rétropéritonéaux (A. Le Cesne) 
•    Essai ISG : Etude clinique randomisée sur un traitement néoadjuvant à la chimiothérapie adapté à l’histotype (A. Gronchi) 
•    LINES/MEMOS : Le Linsitinib dans le sarcome d’Ewing avancé et le Mifamurtide dans l’ostéosarcome avancé. 

Nouveaux projets 

•    Projet International Rare Cancers Initiative - endometrial stromal sarcoma (IRCI - ESS) : Le Létrozole dans les sarcomes du stroma endométrial de bas grade. 
•    IMadGIST: Etude multicentrique de phase 3 évaluant le pertinence de l’arrêt ou de la poursuite de l’imatinib comme adjuvant après 3 ans dans les tumeurs stromales gastro-intestinales. 

 

Le Pr Jean-Yves Blay est directeur du Centre Léon Bérard (CLB), fondateur du WSN et membre du Conseil d’Administration de Synergie Lyon Cancer.

Pourquoi vous êtes-vous intéressé au sarcome ?

Il y a quelques années, les sarcomes étaient un groupe de pathologies orphelines : toute la recherche restait à faire sur ces cancers rares aux multiples aspects. En même temps, les connaissances en biologie sur les sarcomes s’accumulaient et on pouvait penser qu’elles se traduiraient par des solutions thérapeutiques innovantes. C’est effectivement ce qui s’est produit.

Quels étaient les objectifs du WSN et ont-ils évolué depuis 2009 ?

Le but premier du WSN était de créer un think tank permettant de réunir des chercheurs pour échanger en amont sur des programmes de recherche et pour mettre en place une stratégie mondiale de mise en œuvre pour ces maladies rares qui nécessitent la collaboration de chacun. Nous avons toujours cette vision. Nous l’avons secondairement complétée en l’ouvrant à plus de réseaux et en l’élargissant à des missions ponctuelles, mais nous sommes restés vigilants à ne pas nous substituer aux structures existantes et à ne pas « rajouter une couche au millefeuille ». Le partage d’idées reste notre véritable force.

Pouvez-vous me donner un exemple de réussite d’un projet de recherche issu des échanges du réseau ?

En 2008, personne ne s’était encore intéressé aux synovites villonodulaires pigmentées et il n’existait aucune étude prospective ni rétrospective à ce sujet. Depuis, différents programmes de recherche américains et européens ont été réalisés autour des acteurs du WSN, impliquant des partenaires industriels. Elles ont permis d’établir des traitements standards pour ces pathologies.

Le WSN pourrait-il servir de modèle pour d’autres pathologies ?

Lorsque le champ d’application est préalablement structuré, comme c’est le cas pour les groupes sarcome nationaux, il y a effectivement utilité, sinon nécessité, d’une zone de réunion et d’échange. Ce modèle peut s’adapter à un certain nombre de pathologies, particulièrement lorsqu’elles sont rares.

 

  • Les sarcomes représentent 1 % de l'ensemble des cancers et 4000 nouveaux cas par an en France. 
  • C'est un ensemble de tumeurs hétérogènes sur les plans clinique, histologique et pronostique. 
  • Ils se développent à partir des tissus de soutien de l'organisme (muscles, os, tissu adipeux, nerfs...). On sépare les sarcomes « des tissus mous » et des viscères des sarcomes osseux.
  • Il en existe au moins 150 différents parmi les liposarcomes, léïomyosarcomes, fibrosarcomes, angiosarcomes, GIST, ostéosarcomes... Ils peuvent toucher de nombreux endroits du corps (membres, tronc, cou...)
  • Ils font l'objet d'une nouvelle classification de l'OMS datant de 2013.
  • Selon leur type, ils peuvent toucher tous les âges, de l'enfant à la personne âgée.
  • Ils sont aujourd'hui mieux compris grâce aux avancées de la recherche en biologie moléculaire.
  • Ils présentent très souvent des anomalies génétiques : translocation, amplification, inactivation, mutation ou réarrangement. Les chercheurs spécialisés dans l'étude des sarcomes ont découvert et découvrent encore des anomalies spécifiques à un ou plusieurs sarcomes. Leurs précisions peuvent améliorer le diagnostic de ces tumeurs et susciter le développement de traitements plus ciblés.

A savoir : Fin 2015, deux équipes Inserm (Centre Léon Bérard et Institut Curie) ont mis en évidence un nouveau variant génétique de sarcome, le « sarcome thoracique SMARCA4-déficient ». Leurs résultats, publiés dans Nature Genetics, permettent de mieux diagnostiquer ce cancer, donc accélérer sa prise en charge. Les chercheurs ont en effet validé un biomarqueur, SOX2, surexprimé par cette nouvelle entité tumorale. Le Pr Jean-Yves Blay, co-directeur de cette étude, fondateur du WSN et membre du Conseil d'Administration de Synergie Lyon Cancer, l'a affirmé : « Notre priorité est d'affiner les classifications des tumeurs utilisées en pratique clinique afin d'offrir aux patients l'option thérapeutique la plus adaptée ». Les investigations moléculaires ont montré des inactivations du gène SMARCA4 dans une vingtaine d'échantillons de sarcomes aux caractéristiques cliniques et pathologiques similaires. Le SMARCA4 code pour le complexe BAF, qui  participe à la régulation de la structure de la chromatine. Il présente des altérations dans 1 cancer sur 5 et fait actuellement l'objet de recherches pour son ciblage thérapeutique.

  • 40 % des sarcomes peuvent aujourd'hui être caractérisés par une modification spécifique de l'ADN lors de l'examen anatomopathologique.
  • Selon l'OMS, jusqu'à 20% des sarcomes restent non classés.
  • Pour environ 15% des sarcomes, des difficultés au niveau du diagnostic persistent même après relecture par un panel d'experts en anatomo-pathologie.